… et j’en ai fait les frais ! Le jour de ma première rencontre avec lui, sur le salon Agecotel à Nice, le chef farceur m’avait menée en bateau…
Je venais de rejoindre le journal parisien professionnel de « L’Hôtellerie-Restauration » et je devais assurer le reportage à la demande de la responsable de la rubrique, Nadine L. Dans les allées du salon, j’avais profité d’un moment de calme pour l’approcher et lui signifier ma requête tout en précisant le nom de Nadine. « Quelle Nadine ? Je ne connais pas de Nadine à « L’Hôtellerie-Restauration » m’a t-il répondu de son air le plus sérieux. J’avoue que j’ai eu un moment d’hésitation. C’était notre première rencontre. Je ne connaissais pas encore l’individu. Mais bon, les présentations étaient faites désormais et c’était devenu une blague entre nous à chaque fois que nous nous croisions.
J’ai eu l’opportunité de l’interviewer plusieurs fois ensuite, pour le journal parisien, pour le magazine Riviera, et bien sûr pour le blog Mikuy.fr. C’était à chaque fois un plaisir d’échanger avec cet homme d’abord plutôt facile malgré ses 32 étoiles, un grand chef pétri d’amour de la vie, à la fois fidèle à la gastronomie française et tourné vers l’avenir.
Sur ces dernières années, sans doute sensibilisé par sa maladie, il s’était interrogé sur le rapport entre alimentation et santé. Son travail en collaboration avec l’acupunctrice Nadia Wolf avait abouti sur un livre référence. Il avait aussi ajusté sa cuisine en conséquence «pour faire du bien aux gens discrètement». Je me souviens très bien lui avoir demandé s’il était conscient de l’impact de sa prise de position pour la profession. Il m’avait dit qu’il traçait son chemin, qu’un jour il faudrait tenir compte de l’aspect santé de l’alimentation.
Le rêve du Professeur Joyeux de voir le Michelin distribuer des « Etoiles de Santé » aurait pu être le sien aussi…
Allez, pour le plaisir, je vous remets sa célèbre recette de purée de pommes de terre ici.